RAPPORT DE MONITORING DES VIOLATIONS DES DROITS HUMAINS RECENSE PAR ACAT-BURUNDI POUR LE MOIS DE FEVRIER 2020

« Recrudescence des cas de violations des droits humains dont les assassinats suite au processus électoral en cours… »

Comme nous l’avions toujours signalé dans les rapports précédents et dans celui-ci, le Burundi reste toujours le théâtre des violations graves des droits de l’homme. Le phénomène récurrent des corps sans vie découverts dans divers endroits comme les rivières, les buissons puis enterrés hâtivement par des responsables administratifs met en exergue une complicité présumée des hautes autorités avec les criminels.
Le processus électoral de 2020 vient aggraver la situation où nous observons beaucoup d’actes d’harcèlement des opposants, ils sont soumis à tous les crimes.
Dans un contexte où la justice dépend de l’exécutif, l’ouverture ou l’aboutissement des enquêtes menées par le Ministère public sur des cas d’assassinats ou de disparitions forcées reste hypothétique en particulier lorsque les victimes sont des opposants politiques ou des défenseurs des droits de l’homme.
Une répression excessive à l’endroit des partisans du parti CNL et d’autres partis politiques de l’opposition (arrestations arbitraires, tortures, interdiction de réunion et de circulation, etc.) devrait retenir l’attention de tout le monde à l’approche des élections de 2020, certains administratifs communaux s’illustrent par des cas de violence à l’endroit des opposants politiques et ne sont pas poursuivis pour ces crimes.

Comme les mois derniers, le mois de février 2020, a été marqué par des assassinats, des arrestations massives et des cas de torture perpétrés par les Imbonerakure avec la complicité de l’administration, la renonciation des autorités du pays de la responsabilité de protéger la population au profit des intérêts du parti au pouvoir devient de plus en plus récurrente.
Le cas des exécutions extrajudiciaires de la zone Rubirizi, un phénomène lié à des montages pour écarter les opposants, devrait interpeller tout le monde sur la volonté du pouvoir actuellement de se maintenir par tous les moyens sauf ceux démocratiques et en recourant même à des crimes contre l’humanité.
Dans ce cadre, nous observons des arrestations arbitraires intempestives et des cas d’enlèvement des opposants ou des personnes supposées l’être ce qui risque de créer une situation d’insécurité généralisée si rien n’est fait pour redresser la situation.
La condamnation injuste des journalistes d’IWACU le 29 janvier 2020 est un acte condamnable qui viole le code pénal et le code de procédure pénale en vigueur et s’inscrit dans la logique du gouvernement actuel de réprimer les défenseurs des droits humains et les journalistes ce qui n’honore pas l’image du Burundi et de la justice burundaise.
L’appareil judiciaire continue à couvrir les crimes opérés par des agents de l’administration, du Service National de Renseignement ou des policiers en complicité avec les jeunes IMBONERAKURE en violation de la procédure qui régit la chaine pénale au Burundi.
Au regard de cette situation, les autorités burundaises doivent prendre conscience de la gravité de la situation et fournir un effort pour mettre fin aux récurrentes violations des droits humains.

Ainsi, pour la période couverte par le présent rapport vingt-quatre (24) cas d’assassinats, six (6) cas d’enlèvement, cinquante-six (56) cas d’arrestations arbitraires et détentions illégales, ainsi que huit (8) cas d’atteintes à l’intégrité physique, ont pu être répertoriés.
Veuillez trouver en bas l’intégralité du rapport:
Situation des droits de l’homme au Burundi recensée par Acat-Burundi pour le mois de février 2020

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